Bourguiba, créateur de la conscience nationale

M. Filali : «Bourguiba, créateur de la conscience nationale» A la mort de Bourguiba, la Tunisie a perdu un homme d’envergure internationale. Cet homme a acquis une légitimité historique, du fait de sa stature, de ses actions, du projet qu’il portait pour le pays, de ses choix qui ont fait de la Tunisie ce qu’elle est maintenant.
«Le souvenir de sa mort suscite en moi une profonde émotion», dit-il d’une voix visiblement émue. Si Filali
évoque ce qu’a fait Ben Ali de la mort de Bourguiba : «Une cérémonie escamotée et une mémoire qu’il a entrepris de bafouer par tous les moyens sans y parvenir». Ce que Ben Ali ne sait pas, enchaîne-t-il, c’est qu’on ne peut pas balayer d’un revers de la main un homme de la taille de Bourguiba. Ses empreintes sont là, indélébiles, bravant tous ceux qui veulent lui porter atteinte.
Le syndicaliste pense, et le clame tout haut, que les Tunisiens, hommes et femmes, cultivent envers cet homme un devoir de mémoire et de réhabilitation. Ils lui doivent beaucoup...
Quant aux réalisations de Bourguiba, Si Filali évoque ce qu’a fait la marque de fabrique du «Bourguibisme» : l’éducation encore et toujours. «J’étais présent, se souvient-il, dans les premières réunions de l’Assemblée constituante, lorsque Bourguiba avait demandé de transférer au secteur de l’éducation les crédits alloués à la Défense. 30 % du budget national étaient alors consacrés à l’éducation». Il martelait sans cesse : «Je crois en l’homme éduqué, l’homme conscient et éclairé... Sa vision s’est avérée juste»
Pour ce qui concerne la visite du président Marzouki au mausolée de Bourguiba prévue pour aujourd’hui, M.Filali approuve le geste et le loue: «C’est tout à son honneur, il assume son rôle de chef d’Etat qui a un devoir moral envers l’histoire et l’assume».