A Monastir, la candidature d’un juif tunisien sur une liste islamiste enfièvre les municipales
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A Monastir, la candidature d’un juif tunisien sur une liste islamiste enfièvre les municipales
Le parti Ennahda, soucieux de rompre avec son passé radical, met en avant Simon Slama, issu d’une des dernières familles juives de Tunisie.
Simon Slama avance, le pas nonchalant, blouson de cuir passé sur une chemise rose pâle, dans la ruelle de la médina de Monastir bordée d’échoppes. De temps en temps, un passant vient lui glisser un mot à l’oreille, tape amicale dans le dos. Depuis que sa candidature a été annoncée fin février sur une liste du parti islamiste Ennahda, en vue du scrutin municipal du 6 mai, Simon Slama, juif tunisien, est un peu une curiosité.
Il ralentit l’allure à la hauteur d’un magasin de tambours en peau de chèvre. Son atelier de réparation de machines à coudre est situé juste en face. Il s’y engouffre. Sur les tables s’étalent de vieilles Singer à moitié désossées. Sur une cloison vitrée sont accrochés un certificat de l’Union sportive monastirienne – le club de foot local –, un drapeau tunisien et un portrait du « père de la nation », Bourguiba, enfant du pays.
« Je ne suis pas une bizarrerie, soupire Simon Slama. Je suis un simple citoyen désireux d’œuvrer pour le bien de la Tunisie. » Il a beau dédramatiser, banaliser son engagement, feindre de s’étonner de l’agitation médiatique autour de lui, son cas n’a pas fini d’attirer l’attention sur ces élections municipales à Monastir, cité du littoral tunisien adossée à la métropole portuaire de Sousse. Le symbole est puissant : voilà un membre de la seule famille juive restée à Monastir – la communauté de Sousse-Monastir comptait environ 540 familles juives avant l’indépendance de 1956 – qui n’hésite pas à rallier une liste affiliée à un parti islamiste. Aux yeux de Simon Slama, il n’y a là pourtant rien de « bizarre ».
Un parti « démocrate musulman »
Pour commencer, il relativise son lien avec Ennahda dont il n’est pas un militant encarté. Il se présente juste comme « candidat indépendant » placé en septième position – éligible – sur une liste du parti. Ensuite, ce même parti qui se réclamait naguère d’un islamisme pur et dur « a changé », assure Simon...
Simon Slama avance, le pas nonchalant, blouson de cuir passé sur une chemise rose pâle, dans la ruelle de la médina de Monastir bordée d’échoppes. De temps en temps, un passant vient lui glisser un mot à l’oreille, tape amicale dans le dos. Depuis que sa candidature a été annoncée fin février sur une liste du parti islamiste Ennahda, en vue du scrutin municipal du 6 mai, Simon Slama, juif tunisien, est un peu une curiosité.
Il ralentit l’allure à la hauteur d’un magasin de tambours en peau de chèvre. Son atelier de réparation de machines à coudre est situé juste en face. Il s’y engouffre. Sur les tables s’étalent de vieilles Singer à moitié désossées. Sur une cloison vitrée sont accrochés un certificat de l’Union sportive monastirienne – le club de foot local –, un drapeau tunisien et un portrait du « père de la nation », Bourguiba, enfant du pays.
« Je ne suis pas une bizarrerie, soupire Simon Slama. Je suis un simple citoyen désireux d’œuvrer pour le bien de la Tunisie. » Il a beau dédramatiser, banaliser son engagement, feindre de s’étonner de l’agitation médiatique autour de lui, son cas n’a pas fini d’attirer l’attention sur ces élections municipales à Monastir, cité du littoral tunisien adossée à la métropole portuaire de Sousse. Le symbole est puissant : voilà un membre de la seule famille juive restée à Monastir – la communauté de Sousse-Monastir comptait environ 540 familles juives avant l’indépendance de 1956 – qui n’hésite pas à rallier une liste affiliée à un parti islamiste. Aux yeux de Simon Slama, il n’y a là pourtant rien de « bizarre ».
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