Le président de la République a peur… d’une équipe de football !
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Le président de la République a peur… d’une équipe de football !
L’histoire, avec petit h, se souviendra certainement très peu de Moncef Marzouki. Sa venue à la présidence de la République tunisienne a été l’une des plus étranges. C’est, en effet, peu commun qu’une personnalité politique accède au plus haut podium, non par le vote universel, mais par vote interne dans une assemblée nationale. Pour ce poste, l’homme n’avait remporté que 17 mille voix dans la circonscription de Nabeul 2. C’est tout aussi peu commun qu’un chef d’Etat accepte d’être dépouillé de presque tous ses pouvoirs. En plus de deux ans de présidence, ses réalisations n’auront même pas atteint le pourcentage de tout son parti dans les élections d’octobre 2011.
L’homme est pourtant connu. Rares sont les journaux tunisiens qui ne lui ont pas consacré une caricature qui singe ses positions, physique ou politicienne. Les attitudes, privées et publiques de cet homme dont une chaîne TV a fait son show, sont les plus regardées en Tunisie et font rire tous les Tunisiens jusqu’aux larmes du désespoir de le voir quitter le Palais de Carthage.A part les quelques derniers proches de ce qui reste d’un CPR parti en morceaux, l’homme n’a presque plus d’amis, ni en Tunisie, ni à l’extérieur du pays. L’homme n’arrête pas de faire bourde sur impair, politique, social et de communication, sans que personne ne soit capable de lui faire prendre conscience du mal qu’il se fait à lui-même.
La dernière de ses fautes politique, comme le dira son ancien conseiller Aziz Krichene, aura été son fameux «livre noir» qui n’a fait que resserrer autour de son cou l’étau de la désobligeance, ensuite de l’apathie, du ressentiment, de l’inimité, jusqu’à l’agressivité et la haine. Un livre qui a mis tout le monde dans le même couffin du «Fassed», de la corruption et de la prévarication. Hommes politiques, de médias, de justice, des lettres, de culture, des hommes d’affaire à la pelle et même de sport, se sont ainsi sentis accusés sans preuves publiquement apportées. Parmi ces hommes et institutions, l’Espérance Sportive de Tunis, une institution sportive et sociale des plus anciennes de Tunisie. Un club qui avait à sa tête, durant des décennies, d’illustres hommes, politiques et d’affaires qui ont fait sa grandeur. Un sacrilège parmi tant d’autres, commis par la présidence de Moncef Marzouki, mais a touché, cette fois, des milliers de fans, dans un domaine où l’irrationnel dépasse tout. Ces fans auraient ainsi décidé de réagir à leur manière à la énième bourde du chef de l’Etat provisoire. Des banderoles portant des slogans hostiles, auraient ainsi été préparées en prévision du match de football prévu, ce dimanche, à Tunis entre l’EST et le CSS sfaxien, mais qui finalement a été reporté à une date ultérieure. Des informations policières auraient fait état de préparatifs pour une descente populaire dans les rues de Tunis, à l’occasion de ce match, pour crier la colère des fans de l’EST contre le président provisoire.
Loin d’essayer de calmer les esprits, l’intervention, samedi soir, sur la Wataniya 1 du porte-parole Adnène Mansar, n’aurait fait qu’enflammer encore plus les foules des fans du Club de football de la capitale tunisienne. Mansar s’est, en effet, justifié de la mention du nom de l’EST dans le livre noir de la honte, en affirmant que «les accusations de la présidence ne visaient pas l’équipe sportive, mais son président, Slim Chiboub », qui avait, selon ses dires, «utilisé sa présidence à la tête de l’équipe pour se rapprocher davantage de la famille au pouvoir». Le conseiller semble oublier la place de Slim Chiboub dans l’historique de l’EST et chez les fans. «Il ne connaissent pas le pays», nous dira un dirigeant de l’équipe sous le sceau de l’anonymat.
Ce qui s’est passé par la suite, c’est que le président de la République a pris … peur. Peur de voir sur les écrans et sur les places publiques de Tunis, le courroux des Tunisois, fans du plus ancien club de football du pays, voir ainsi s’étaler contre lui la colère, sur les pancartes, dans le stade, devant les télévisions et dans les rues. C’est aussi cette peur qui a fait certainement décider, peut-être sur ses instructions, d’annuler le match de football. Un report pour cause politique. Une première dans l’histoire de la Tunisie, politique et sportive.
Une réaction qui dénote, à notre sens, d’une totale méconnaissance des arcanes de la politique et de la gestion des crises politiques. Une réaction qui dénote aussi d’une totale méconnaissance du b.a. ba de la communication. Mais cela n’est pas nouveau pour la présidence
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