Ennahdha met Jebali sur orbite pour remplacer Marzouki
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Ennahdha met Jebali sur orbite pour remplacer Marzouki
Le plébiscite du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali par l'opposition et sa démission, acceptée avec joie par Ennahdha, ne seraient-ils qu'un scénario pour lui baliser la voie vers le Palais de Carthage.
Hamadi Jebali est le candidat favori d'Ennahdha pour la présidence de la république. Ses camardes, presque unanimes, jugent qu'il est le meilleur profil pour conduire bientôt les affaires de l'Etat. Sahbi Âtig, président du bloc parlementaire d'Ennahdha, l'a bien confirmé aujourd'hui sur ExpressFM.
«On vous a tous roulés dans la farine!»
Les Tunisiens ayant suivi, au détail près, les évènements de ces derniers jours (discours, réactions, accolades, applaudissements...) l'ont aussi compris.
«Hamadi a devant lui un radieux avenir, je veux dire un avenir politique», a déclaré aux médias Rached Ghannouchi, avec un sourire narquois – l'air de dire: «On vous a tous eus!» –, le jour même où le président du gouvernement provisoire présentait sa démission et que le Conseil de la Choura d'Ennahdha se réunissait pour lui choisir un successeur.
Et si l'initiative de Jebali, annoncée le soir même de l'assassinat du dirigeant de gauche Chokri Belaïd, le 6 février, appelant à la constitution d'un gouvernement de technocrates indépendants des partis, était une simple manœuvre pour amortir le choc de cet assassinat dont la responsabilité politique a vite été attribuée à Ennahdha, leurrer l'opposition – très forte quand il s'agit de tomber dans le panneau –, donner à Jebali la stature d'un homme d'Etat plébiscité par tous les Tunisiens, le remplacer au passage par un autre homme de l'appareil nahdhaoui, le très mauvais ministre de l'Intérieur Ali Lârayedh, le laisser quelques temps en réserve de la république, tout en le préparant à remplacer le «tartour» (guignol) de service, Moncef Marzouki, président provisoire de la république, jugé très imprévisible et, parfois, incontrôlable?
Ce scénario, monté à Montplaisir, quartier d'affaires de Tunis où se trouve le siège d'Ennahdha, a été exécuté jusque là avec succès par les Nahdhaouis, Jebali compris.
Jebali à Carthage pour remettre sa démission à Marzouki: cherchez les dindons de la farce!
Le temps du partage du pouvoir est fini
L'opposition d'Ennahdha à Jebali ne serait donc qu'une tromperie, et les opposants sont tombés dans ce piège les pieds joints.
Le baiser posé par Jebali, avant-hier soir, sur le front de Rached Ghannouchi, lors de la réunion du Conseil de la Choura d'Ennahdha vaut donc son pesant de... promotions à venir.
Les cris «Jebali Li-Arriassa» (Jebali président), lancés hier matin, par des groupes d'individus, lors de la visite du chef du gouvernement de gestion des affaires courantes au marché de gros de Bir El Kassaâ, au sud de la capitale, seraient, selon certaines sources, commandités par la direction d'Ennahdha (voir les banderoles préparés à l'avance). Un evisite loin d'être inopinée.
C'est là, on s'en doute, un message envoyé à qui veuille bien comprendre, parmi les alliés comme les opposants, que le temps du partage du pouvoir est fini et que le parti islamiste entend exercer seul désormais son ministère divin dans une république islamiste en marche forcée.
Bientôt, donc, sur les écrans de Tunis, le nouveau film d'Ennahdha: '' 6e Calife: le Retour''!
Hamadi Jebali est le candidat favori d'Ennahdha pour la présidence de la république. Ses camardes, presque unanimes, jugent qu'il est le meilleur profil pour conduire bientôt les affaires de l'Etat. Sahbi Âtig, président du bloc parlementaire d'Ennahdha, l'a bien confirmé aujourd'hui sur ExpressFM.
«On vous a tous roulés dans la farine!»
Les Tunisiens ayant suivi, au détail près, les évènements de ces derniers jours (discours, réactions, accolades, applaudissements...) l'ont aussi compris.
«Hamadi a devant lui un radieux avenir, je veux dire un avenir politique», a déclaré aux médias Rached Ghannouchi, avec un sourire narquois – l'air de dire: «On vous a tous eus!» –, le jour même où le président du gouvernement provisoire présentait sa démission et que le Conseil de la Choura d'Ennahdha se réunissait pour lui choisir un successeur.
Et si l'initiative de Jebali, annoncée le soir même de l'assassinat du dirigeant de gauche Chokri Belaïd, le 6 février, appelant à la constitution d'un gouvernement de technocrates indépendants des partis, était une simple manœuvre pour amortir le choc de cet assassinat dont la responsabilité politique a vite été attribuée à Ennahdha, leurrer l'opposition – très forte quand il s'agit de tomber dans le panneau –, donner à Jebali la stature d'un homme d'Etat plébiscité par tous les Tunisiens, le remplacer au passage par un autre homme de l'appareil nahdhaoui, le très mauvais ministre de l'Intérieur Ali Lârayedh, le laisser quelques temps en réserve de la république, tout en le préparant à remplacer le «tartour» (guignol) de service, Moncef Marzouki, président provisoire de la république, jugé très imprévisible et, parfois, incontrôlable?
Ce scénario, monté à Montplaisir, quartier d'affaires de Tunis où se trouve le siège d'Ennahdha, a été exécuté jusque là avec succès par les Nahdhaouis, Jebali compris.
Jebali à Carthage pour remettre sa démission à Marzouki: cherchez les dindons de la farce!
Le temps du partage du pouvoir est fini
L'opposition d'Ennahdha à Jebali ne serait donc qu'une tromperie, et les opposants sont tombés dans ce piège les pieds joints.
Le baiser posé par Jebali, avant-hier soir, sur le front de Rached Ghannouchi, lors de la réunion du Conseil de la Choura d'Ennahdha vaut donc son pesant de... promotions à venir.
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