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Lybie: Silence, on reprime

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Message  SalSoul Sam 19 Fév - 11:00

Coupure de l'image et du son : internet bloqué, signal brouillé pour les télévisions satellitaires comme Al Jazira, la Libye continue à nier la révolte qui a gagné l'est du pays, où les protestataires font face aux forces spéciales loyales à Kadhafi. Les troubles ont fait des dizaines de morts.



Les informations sont parcellaires et sortent difficilement de Libye ; et les seules images sont celles postées sur internet par des opposants ayant filmé la répression. Ce que l'on sait est que le bilan des émeutes est de plusieurs dizaines de morts, les affrontements touchant surtout l'Est du pays, et notamment Benghazi. Mais pour couper un peu plus les manifestants du reste du monde, la Libye a bloqué tout accès à l'internet ; cette fermeture des vannes du web - et donc de l'accès aux images de la répression - a été annoncée tôt samedi par une société spécialisée dans la surveillance du trafic internet et basée aux Etats-Unis, Arbor Networks. La chaîne de télévision qatarie Al-Jariza a aussi annoncé vendredi que son signal était brouillé.

L'ONG internationale Human Rights Watch, basée à New York, a fait état samedi d'au moins 84 morts ces dernières 72 heures quand Amnesty International parle de 46 tués par balles par les forces de sécurité. Selon Amnesty, qui cite des sources hospitalières à Benghazi, les blessures les plus couramment constatées sont des tirs de balle dans la tête, la poitrine et le cou. "Cette hausse alarmante du bilan et la nature des blessures des victimes suggèrent clairement que les forces de sécurité autorisent l'usage de la force contre des manifestants désarmés réclamant un changement politique", note l'ONG. Toute nouvelle procession funéraire pourrait donner lieu à de nouveaux rassemblements de manifestants, enhardis par les soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte qui ont eu raison des dirigeants au pouvoir depuis plusieurs décennies. "Les forces spéciales qui sont loyales à Kadhafi se battent toujours désespérément pour prendre le contrôle et pour gagner du terrain et les gens se battent contre elles rue après rue", a raconté un habitant de Benghazi, la deuxième ville du pays, à la BBC. Selon lui, l'électricité est coupée dans plusieurs parties de la ville et des véhicules militaires stationnent devant le palais de justice. Plus d'un millier de prisonniers se sont par ailleurs évadés vendredi après une mutinerie dans une prison de la ville, selon le journal Quryna, proche du réformateur Seif Al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, et 150 auraient ensuite été arrêtés.

"Lignes rouges"

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Mais les troubles ne se limitent pas à Benghazi, qui avait déjà connu il y a quelques années une répression féroce. Selon le journal libyen Oéa, également proche de Seif Al-Islam, deux policiers qui tentaient de disperser une manifestation à Al-Baïda, à 200 km de Benghazi, ont été capturés par des manifestants avant d'être pendus. En revanche à Tripoli, la capitale, ce sont des partisans du régime qui sont descendus vendredi dans la rue, sillonnant la ville en voiture, brandissant des portraits du colonel Kadhafi et des drapeaux.

Les médias officiels continuent à occulter les protestations. Depuis mercredi, l'agence officielle libyenne et la télévision nationale se contentent d'évoquer des rassemblements et des défilés pro-régime. Et les comités révolutionnaires, pilier du régime libyen, ont menacé les "groupuscules" manifestant contre Mouammar Kadhafi d'une riposte "foudroyante". "Le pouvoir du peuple, la Jamahiriya (pouvoir des masses), la révolution et le leader (Mouammar Kadhafi) constituent des lignes rouges. Celui qui tentera de les dépasser (...) joue avec le feu", ont-ils prévenu.

Si le mouvement de contestation n'est pas sans rappeler celui de la place Tahrir au Caire et de la Tunisie, les observateurs estiment que la situation de l'Egypte est différente et qu'un effet domino est peu probable. Kadhafi dispose en effet d'une marge de manoeuvre financière pour répondre aux demandes des manifestants et son pouvoir est respecté dans l'ensemble du pays, à l'exception de la région de Cyrène, près de Benghazi. "Assurément, il n'y a pas de soulèvement national", estime Nomane Benotmane, un ancien opposant islamiste libyen exilé au Royaume-Uni. "Je ne crois pas que la Libye soit comparable à l'Egypte ou à la Tunisie. Kadhafi combattra jusqu'à la dernière minute".
SalSoul
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