Kamel Morjane au Figaro : « Ma seule crainte, c'est que la Tunisie sombre dans le chaos ».
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Kamel Morjane au Figaro : « Ma seule crainte, c'est que la Tunisie sombre dans le chaos ».
Dix jours après le départ de Ben Ali, ministre des Affaires étrangères d’hier et d’aujourd’hui et cousin par alliance du président déchu, a accordé au journal français Le Figaro, sa premier interview d’après la Révolution.
Ainsi après sa conférence de presse à Sharm AL Cheikh, voilà que M. Morjane accorde une interview à un média étranger. On aurait aimé qu’il s’adresse, également aux organes d’information nationaux.
Dans cette interview, il assure, contrairement à ce qui a été signalé dans certains médias, ne pas avoir été au parfum de l’épilogue de la journée du vendredi 14 janvier 2011 et qu’il avait appris les nouvelles par le biais des médias, notamment audiovisuels, comme tous le monde.
« Honnêtement, j'ignorais tout de ce dessein. Dans l'après-midi (ndlr : du 14 janvier 2011), nous nous étions parlé au téléphone. Une conversation de routine comme nous avions l'habitude d'en avoir quotidiennement. Notre échange a eu lieu entre 2 heures et 2 heures et demie avant son départ. Sa voix ne laissait rien transparaître. Absolument rien. Il semblait tout à fait confiant. Nous ne nous sommes jamais reparlé depuis… J'ai suivi tout ça à travers les médias, comme tout le monde », affirme t-il en substance.
A propos d’un éventuel soutien de l’armée, M Morjane assure que la révolution est populaire parce que « ça faisait un moment que les Tunisiens contenaient leur colère et avec l'immolation du jeune Bouazizi, tout a fini par lâcher, comme un élastique ! »
« Rachid Ammar est un officier intègre, très intelligent et suit de très près ce qui se passe dans le pays »
Prié de donner son avis sur le général Rachid Ammar, il répond ainsi : « Je ne lui ai pas parlé depuis les événements. J'ignore s'il a joué un rôle particulier. Mais je peux vous dire que c'est un officier intègre pour qui j'ai beaucoup de respect. Quelqu'un de très intelligent, à l'écoute de sa société, qui suit de très près ce qui se passe dans le pays. Maintenant, que certains éléments souterrains aient contribué à cette révolution, c'est fort possible… On peut faire mille et une suppositions ».
Concernant un probable rôle des Américains, Kamel Morjane assure qu’il n’a aucune preuve, mais « ils n'ont pas caché leur soutien aux manifestants. Ce genre de prise de position encourage la population. Mais quand je parle d'autres éléments, je ne pense pas particulièrement à des pays étrangers. Ça peut être des Tunisiens, des gens de son cercle rapproché… ».
« Je reste fidèle aux valeurs d’origine du RCD »
Passant à son appartenance au RCD, le ministre des AE, il affirme qu’il « reste fidèle à ses valeurs d'origine et qu’il restera toujours sensible à cette mouvance même s’il reconnaît qu'aujourd'hui, elle a dévié. C'est à chacun de faire des choix. Il y en a peut-être qui décideront d'aller vers d'autres partis. Pour moi, le RCD, c'est un peu comme le parti gaulliste en France… ».
Evoquant l’avenir immédiat, Kamel Morjane, il dit expressément que « les slogans, c'est beau, mais il faut se remettre au travail, préparer les élections, relancer au plus vite l'activité économique et que sa seule crainte, c'est que le pays sombre dans le chaos ».
« Notre pays ne pourra survivre à ce qu'a connu l'Algérie dans les années 1990 »
Et il explicite : « Nous devons également tenir compte du contexte géopolitique de notre région, où opèrent des éléments extrémistes, de type Al-Qaïda. Notre pays ne pourra survivre à ce qu'a connu l'Algérie dans les années 1990. Il n'en a pas les moyens. Nous devons donc veiller à préserver les acquis du passé - en matière d'éducation, de santé - et les revendications de la révolution. Je rêve que mon pays soit un modèle, qu'il soit la Suisse de l'Afrique du Nord et du monde arabe : un pays démocratique, tolérant et développé ».
Enfin, à propos du mouvement islamiste d’Ennahdha, M. Morjane estime que « c'est une sensibilité qui existe dans notre société et il faudra en tenir compte. Nous devons bannir toute forme d'exclusion et assumer toutes les tendances, sinon ce vaste mouvement populaire et démocratique n'aura servi à rien ».
Ainsi après sa conférence de presse à Sharm AL Cheikh, voilà que M. Morjane accorde une interview à un média étranger. On aurait aimé qu’il s’adresse, également aux organes d’information nationaux.
Dans cette interview, il assure, contrairement à ce qui a été signalé dans certains médias, ne pas avoir été au parfum de l’épilogue de la journée du vendredi 14 janvier 2011 et qu’il avait appris les nouvelles par le biais des médias, notamment audiovisuels, comme tous le monde.
« Honnêtement, j'ignorais tout de ce dessein. Dans l'après-midi (ndlr : du 14 janvier 2011), nous nous étions parlé au téléphone. Une conversation de routine comme nous avions l'habitude d'en avoir quotidiennement. Notre échange a eu lieu entre 2 heures et 2 heures et demie avant son départ. Sa voix ne laissait rien transparaître. Absolument rien. Il semblait tout à fait confiant. Nous ne nous sommes jamais reparlé depuis… J'ai suivi tout ça à travers les médias, comme tout le monde », affirme t-il en substance.
A propos d’un éventuel soutien de l’armée, M Morjane assure que la révolution est populaire parce que « ça faisait un moment que les Tunisiens contenaient leur colère et avec l'immolation du jeune Bouazizi, tout a fini par lâcher, comme un élastique ! »
« Rachid Ammar est un officier intègre, très intelligent et suit de très près ce qui se passe dans le pays »
Prié de donner son avis sur le général Rachid Ammar, il répond ainsi : « Je ne lui ai pas parlé depuis les événements. J'ignore s'il a joué un rôle particulier. Mais je peux vous dire que c'est un officier intègre pour qui j'ai beaucoup de respect. Quelqu'un de très intelligent, à l'écoute de sa société, qui suit de très près ce qui se passe dans le pays. Maintenant, que certains éléments souterrains aient contribué à cette révolution, c'est fort possible… On peut faire mille et une suppositions ».
Concernant un probable rôle des Américains, Kamel Morjane assure qu’il n’a aucune preuve, mais « ils n'ont pas caché leur soutien aux manifestants. Ce genre de prise de position encourage la population. Mais quand je parle d'autres éléments, je ne pense pas particulièrement à des pays étrangers. Ça peut être des Tunisiens, des gens de son cercle rapproché… ».
« Je reste fidèle aux valeurs d’origine du RCD »
Passant à son appartenance au RCD, le ministre des AE, il affirme qu’il « reste fidèle à ses valeurs d'origine et qu’il restera toujours sensible à cette mouvance même s’il reconnaît qu'aujourd'hui, elle a dévié. C'est à chacun de faire des choix. Il y en a peut-être qui décideront d'aller vers d'autres partis. Pour moi, le RCD, c'est un peu comme le parti gaulliste en France… ».
Evoquant l’avenir immédiat, Kamel Morjane, il dit expressément que « les slogans, c'est beau, mais il faut se remettre au travail, préparer les élections, relancer au plus vite l'activité économique et que sa seule crainte, c'est que le pays sombre dans le chaos ».
« Notre pays ne pourra survivre à ce qu'a connu l'Algérie dans les années 1990 »
Et il explicite : « Nous devons également tenir compte du contexte géopolitique de notre région, où opèrent des éléments extrémistes, de type Al-Qaïda. Notre pays ne pourra survivre à ce qu'a connu l'Algérie dans les années 1990. Il n'en a pas les moyens. Nous devons donc veiller à préserver les acquis du passé - en matière d'éducation, de santé - et les revendications de la révolution. Je rêve que mon pays soit un modèle, qu'il soit la Suisse de l'Afrique du Nord et du monde arabe : un pays démocratique, tolérant et développé ».
Enfin, à propos du mouvement islamiste d’Ennahdha, M. Morjane estime que « c'est une sensibilité qui existe dans notre société et il faudra en tenir compte. Nous devons bannir toute forme d'exclusion et assumer toutes les tendances, sinon ce vaste mouvement populaire et démocratique n'aura servi à rien ».
SalSoul- Modérateur
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