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Présidents de Clubs : Ils se plaignent mais ils s'accrohent

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Présidents de Clubs : Ils se plaignent mais ils s'accrohent Empty Présidents de Clubs : Ils se plaignent mais ils s'accrohent

Message  amor souki Mar 14 Oct - 0:11

par Mohamed Sahbi RAMMAH
Le Temps du 11/10/2008.

    Présidents de Clubs : Ils se plaignent mais ils s'accrohent


    par Mohamed Sahbi RAMMAH






    //





    • Slim Chiboub (EST) : En quête d'un rang social qu'ils n'ont pas
    • Jamel Arem (CSS) : Un virulent virus résistant à la thérapie !
    • Mohamed Achab (ST) : Les intrus seulement s'accrochent au poste
    • Faouzi Ktari (EGSG): Accepter les règles du jeu d'entrée
    • Ridha Ouni (OB) : « Une pression intenable »
    • Ridha Friaa (ESZ) : une seule raison, l'amour des couleurs
    • Adel Kitar (CSHL) : Commençons par « instruire » les joueurs
    • Néji Stambouli (USMO) : J'ai accompli mon devoir envers mon club



    //







    Durant toute la durée de leur mandat, pratiquement tous les présidents ne cessent de crier haut et fort leur volonté de partir, de rendre le tablier pour goûter enfin au repos du guerrier, voir les enfants grandir, s'occuper de leur santé, mieux gérer leurs affaires.


    Mais le discours change brutalement à l'approche de la date fatidique de l'AG élective ; et à de rares exceptions près, tous de faire des pieds et des mains pour renouveler le bail.

    Si on admet que beaucoup sont déjà des notoriétés dans le pays et n'ont nullement besoin de cette présidence pour accaparer les feux de la rampe, on comprend mal cet acharnement à s'incruster aux commandes. L'alléchante perspective de diriger n'est également point à retenir s'agissant généralement d'hommes d'affaires d'envergure présidant chacun une fourmilière de fonctionnaires à leurs ordres.

    Dans ces conditions, le bon petit peuple des virages, ceux qui suivent les entraînements, se coltinent les déplacements, endurant stoïquement en silence les intempéries, lesprivations financières, les sacrifices, la faim, la soif, les longues files d'attente, les bousculades, voueraient moins d'amour, d'allégeance à leur club ?

    Pour en savoir plus sur les motifs réels de cette passion, à présider, nous avons approché une pléiade de nos présidents qui ne sont plus en exercice, donc relativement en retrait et délivrés de la pression, pour essayer de comprendre et d'appréhender les motivations profondes de cet engouement.

    Chérif Ben Lamine (CA) pour un problème de planning et Othmane Jnayah (ESS) en voyage n'ont pu être associés à cette enquête. Témoignages :



    Slim Chiboub (EST) : En quête d'un rang social qu'ils n'ont pas

    Je commencerai par préciser que ce ne sont pas tous les présidents qui s'accrochent au poste. Donc ne pas aller trop vite en besogne et les mettre tous dans le même sac.

    Par ailleurs, je pense que ce sont les résultats qui conditionnent leur parcours. S'ils ne parviennent pas à avoir de bons résultats, à résoudre les problèmes du club, le mieux pour eux serait d'avoir l'honnêteté intellectuelle de rendre le tablier et de laisser quelqu'un d'autre insuffler un sang nouveau à leurs couleurs.

    Ceux qui s'incrustent en dépit des humiliations et des vexations sont à mon avis à la recherche d'un rang social qu'ils n'ont pas auparavant. Vu l'importance accrue du football, squatter les devants de la scène, parader devant les caméras leur plait et les flatte. Du coup ils font fi du courroux de la rue à leur endroit et des quolibets et insultes essuyés quelques minutes plus tôt durant le match.

    Devant les médias, ils s'érigent en accusateurs de tout ce qui gravite autour des péripéties du match, : adversaire, arbitre, fédération, public, et omettent sciemment de reconnaître qu'ils n'ont pas su et /ou pu monter une équipe capable de gagner ! Une manière classique de noyer le poisson en quelque sorte.

    En guise de réponse à votre question se rapportant aux présidents dénigrés en dépit des succès de leur club, je vous dirai que leur réussite est mal vue par des âmes perfides, malades. Ces gens partent donc en campagne dans les cafés et les cercles bien connus pour déstabiliser l'équipe. La raison est très simple : ils ont été écartés des milieux proches des rouages et des sphères décisionnelles ; il suffit de leur donner un petit quelque chose à se mettre sous la dent et ils redeviennent dociles, se calment et cessent leurs soubresauts et machinations !

    Un autre fléau grave, mais en vogue et ne cessant de prendre de l'ampleur, mine notre sport roi : Des « supporters » ( ?) ou plus exactement des sbires payés par le club pour soutenir le président dans les travées du stade mais également dans la rue ; des porte flingues en somme.

    Personnellement, je persiste à croire que lorsque les résultats ne suivent pas, un président doit avoir le courage de partir sans créer de vagues, dans la dignité.



    Jamel Arem (CSS) : Un virulent virus résistant à la thérapie !

    Vous savez, je suis un mordu du CSS depuis ma prime jeunesse. Mais je n'ai jamais pensé à l'âge de 6 ans que je deviendrais un jour président de cette glorieuse école. Chemin faisant, j'ai y gravi les échelons pour me trouver subitement aux avant-postes de la scène. C'est une responsabilité que j'ai assumée par amour à mon club, à ma région. C'est un couronnement logique de ma longue carrière au sein du CSS à l'instar des Slim Chiboub à l'Espérance, Hammouda Ben Ammar au CA, Othmane Jnayah à l'ESS, Mohamed Achab au ST, etc.

    Je peux vous citer des personnalités à Sfax ayant auparavant gravité loin du sport et qui du jour au lendemain ont voulu s'improviser présidents, ils n'y sont pas parvenus car ils ne disposaient pas au préalable de ce vécu nécessaire au sein du milieu sportif.

    Mais souvent la réalité s'oppose à la volonté d'agir, de changer certaines choses selon la vision, les rêves du président. D'où les dissidences d'éclater au grand jour. A titre d'exemple, je ne pouvais gérer le CSS et mes sociétés avec la même liberté d'action. Il y avait toujours une minorité au sein du CSS qui trouvait un malin plaisir à me contrecarrer, et je devais la prendre en considération par respect. Pourquoi s'en offusquer du moment que même au sein de votre propre famille, les divergences sont patentes. Le meilleur exemple est mon fils Walid espérantiste et vice président de la section de VB à l'EST ; alors !



    Mohamed Achab (ST) : Les intrus seulement s'accrochent au poste

    Je pense que votre approche ne s'applique et ne cadre qu'avec les intrus qui n'ont pas un passé, un vécu au sein du club. Qui, une fois adultes, sont parachutés par des détours contournés et tortueux dans le giron du club pour des desseins bien connus. Mais quand il s'agit d'un président qui a grandi dans le club, porté ses couleurs depuis sa prime jeunesse, mouillé son maillot, arrosé ses terrains de la sueur de sa jeunesse, milité plus tard dans les différentes catégories occupant des postes même subalternes et fort astreignants sans broncher, on ne peut le qualifier de quelqu'un qui cherche à s'illustrer en tant que président. Il est dans son milieu naturel, dans son élément, et il ne peut vivre loin de son cocon. C'est une évolution logique similaire à celle de cet enfant qui deviendra plus tard père de la famille. Je trouve que pareil aboutissement coule de source.

    Concernant les éternels mécontents, je les classe en trois catégories : ceux qui voudraient bien faire comme le président mais ne peuvent le faire vu leurs moyens limités, ceux qui ne rêvent que de réaliser exactement le contraire de ce qu'il abat comme travail et la troisième frange de loin la plus nombreuse, qui ne fait que se croiser les bras, à ne rien faire mais à distiller des critiques fourbes, basses, viles.

    En un mot, je dirai que la présidence est une malédiction qui s'abat non seulement sur le président mais également sur sa famille, sa santé, son travail

    et son proche entourage.



    Faouzi Ktari (EGSG): Accepter les règles du jeu d'entrée

    Pourquoi avoir recours aux subterfuges, maquillages et faux fuyants ? D'entrée de jeu, le président qui accepte ce poste de responsabilité sait pertinemment à quoi s'en tenir. Adulé en cas de victoires et hué dans la défaite.

    Malheureusement, notre public n'y va pas avec le dos de la cuillère quand il met la gomme volet dénigrement. En France, en Angleterre par exemple, des sifflets voire des huées juste à la fin de la partie histoire de marquer son désenchantement. Le lendemain tout rentre dans l'ordre, avec des socios présents aux entraînements prodiguant encouragements aux joueurs mais également aux dirigeants et au président. Attitude de nature à inciter tout le groupe à aller de l'avant, à redoubler d'efforts pour être à la hauteur de la confiance des inconditionnels.

    Les insanités, gros mots, propos orduriers et bas de gamme meublent notre quotidien à telle enseigne que vous ne pouvez pas faire deux pas dans la rue sans vous saturer de ces infamies.

    Dans la même lignée, on les débite donc dans les stades.

    Suite à une défaite de EGSG contre le ST par 2-3, le public était dans tous ses états, j'ai choisi un spectateur que j'ai toujours aidé pour tenter de nouer le dialogue avec lui pour que les autres se calment, il m'a insulté de plus belle et a failli me lyncher !

    Le sport génère des émotions très fortes, il faut accepter au même degré l'encensement comme la méchanceté des supporters. Une remarque pour conclure, je pense que les attaques ne s'adressent qu'à la fonction, au statut incarnés par le président et non à l'identité réelle du personnage.



    Ridha Ouni (OB) : « Une pression intenable »

    J'ai du relever mon ami si Lotfi Kéfi, l'actuel président en exercice pour des raisons bien déterminées. Un devoir que j'ai du assumer de bon cœur. Les difficultés énormes endurées lors de ma présidence m'ont poussé à rendre le tablier. Faut-il souligner que ces conditions exécrables ne sont pas spécifiques uniquement à l'Olympique de Béja, elles sont généralisées à toutes nos associations. Passe pour les difficultés financières insurmontables, mais la rue ou plutôt certains individus bien connus ne font que semer la discorde parmi les supporters. Quand nous leur proposons de venir travailler avec nous, ils refusent et se dérobent. Ils ne trouvent leurs comptes qu'en animant des cercles de dénigrement en ville. Le plus curieux dans l'affaire, c'est que chaque samedi ils sont là à solliciter et quémander une invitation pour le match du dimanche ! Ce faisant, ils ne nuisent pas au président, mais au club. Pour preuve, Mounir Sakhria excédé, est parti sous la pression, mais dans la foulée, l'OB est descendu au pallier inférieur, aux enfers.

    Pour revenir aux finances, sachez que lors d'une victoire à domicile, les primes sous la douche sont de l'ordre de 8500 dinars, en plus des 1500 pour la fédération pour une recette dérisoire de 500 à 1000 d !

    Lors d'un entretien paru récemment sur vos colonnes, Slim Chiboub disait avec beaucoup de lucidité et de perspicacité qu'il viendrait un jour où dénicher un volontaire pour présider aux destinées d'un club rimerait à une mission impossible.



    Ridha Friaa (ESZ) : une seule raison, l'amour des couleurs

    Depuis le départ je n'avais aucune idée de ce que j'allais endurer durant mon mandat. Tout juste une vague impression dans l'absolu. Par devoir j'ai répondu à l'appel des autorités pour présider. Financièrement, quoique de taille, le problème fût relativement à la limite du supportable, mais là où les choses se corsaient terriblement, c'était au niveau de la rue. Une pression intenable destinée à déstabiliser le président et par ricochet l'ESZ. Conséquence inéluctable, le club a quitté l'élite. Ces difficultés prennent de l'ampleur à Zarzis du fait que c'est une ville à 100 000 habitants, donc les mauvaises graines paraissent

    relativement nombreuses. A l'inverse des grandes écuries où elles sont noyautées dans la masse imposante des socios et forment de facto une minorité. Je les comprends tout en les plaignant vu leurs niveaux social, intellectuel qui laissent à désirer pour ne pas dire plus.



    Adel Kitar (CSHL) : Commençons par « instruire » les joueurs

    Tout dépend de la personnalité du président. Ceux qui assument cette responsabilité par amour à leurs couleurs ne sont pas rares. Mais d'autres par contre le font pour tirer profit et à des fins personnelles. Ils utilisent en sorte le club comme un tremplin pour fructifier leurs affaires, monter en grades, élargir le cercle de leurs connaissances, pavaner devant les médias.

    Bien sûr, cette frange de responsables accepte bien volontiers toutes sortes d'exactions pourvu qu'elle atteigne les objectifs précités.

    A souligner que ce n'est pas seulement le public qui est incriminé dans la situation délétère qui prévaut actuellement. Tout le milieu sportif est pourri et ne dispose pas de bases saines.

    Le professionnalismes a été instauré très tôt, et seuls les joueurs, les entraîneurs et quelques pseudo dirigeants en tirent profit.

    A mon sens, il faut commencer par instruire les joueurs et les dirigeants sur le banc à ne point rouspéter car ce sont eux les principaux et premiers instigateurs des troubles qui s'en suivent sur les travées parmi les spectateurs. Inculquer à ces acteurs sur le terrain la culture de la victoire, de la défaite et du fair-play



    Néji Stambouli (USMO) : J'ai accompli mon devoir envers mon club

    D'emblée, la donne était claire pour moi, répondre aux sollicitations de toute la région par amour à mon club mais également par devoir envers cette glorieuse institution qu'est l'USMO. Mais d'entrée, j'ai délimité les règles du jeu, en l'occurrence, un seul mandat non renouvelable ce qui fut fait dans la transparence la plus totale.

    Inutile de revenir sur les difficultés que j'ai endurées, et malheureusement pas toutes inhérentes aux manques de liquidités...Présider aux destinées de mon équipe fut un insigne honneur pour moi, et en dépit de tous les aléas, vicissitudes voire ingratitude que j'ai subis, je ne regrette point cette période à la tête de l'USMO....


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